Ysabel de Maisonneuve couverture

Ysabel de Maisonneuve - Artiste Invitée 2022

Ysabel de Maisonneuve, là où la couleur, la matière et la lumière se rencontrent

Scénographe et plasticienne coloriste, Ysabel de Maisonneuve a travaillé avec Peter Brook, Yoshi Oïda et Ariane Mnouchkine. Son travail est une exploration de l’espace et du mouvement à travers le medium textile. Ses créations sont exposées à Paris, Tokyo et New York.

La démarche artistique d’Ysabel de Maisonneuve est née de la passion du mouvement et de la danse qui l’habite depuis l’enfance. Danser c'est parler autrement, aller au-delà des mots jusqu'au cœur des choses, rechercher l’essence dans la simplicité du geste. Quand le textile arrive dans ce parcours, c'est à l’École des Beaux-Arts d’Angers à l'occasion d'une recherche sur le thème de l’araignée et sa toile. Est-ce grâce à une mystérieuse affinité avec cette infatigable tisseuse de lumière que le textile va devenir pour Ysabel un chemin de création ? On pourrait l'imaginer. Comme les délicates toiles arachnéennes, ses créations tentent inlassablement d’illustrer l’impalpable, d’habiller le vent, d’accrocher un rayon de lumière et de tisser la couleur. Le vent crée la danse, le tissu la révèle, la lumière lui donne vie.
Ysabel invente des occasions de rencontre.

Elle aime suggérer la lumière, celle qui flotte même quand on ne la voit presque plus, ces moments éphémères comme des passages d’un instant à l’autre.

Dans ses voyages, elle cherche des matières fragiles et très simples dans leur aspect qu’on peut à peine toucher de peur qu’elles disparaissent.

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Faire beaucoup avec peu

Elle utilise des procédés de teinture, de manipulation de la matière et de pigments colorants. Certaines de ces pratiques sont des techniques de shibori qu’elle a expérimentées lors d’une bourse de la Fondation du Japon. Le shibori est un procédé de création de réserves effectuées au cours de la teinture qui permet de travailler le textile en trois dimensions. Lier un tissu est comme resserrer un instant, retenir une mémoire. Le relâchement des fils laisse entrevoir la circulation de la couleur dans la fibre. Un dialogue s’installe entre la matière et des gestes anciens comme une mémoire inscrite en nous, qui allie la tradition à la création contemporaine.

Ysabel de Maisonneuve autres 2

L’élément textile est une prolongation du geste corporel et lui permet de retracer une perception de l’espace. Pour Aiguille en Fête, elle nous propose son interprétation des horizons, telles des coutures de ciel et coutures d’écume, qui tracent des lignes sur le sable par le passage des vagues  inlassablement répétées. Ysabel capte ce moment infime entre deux passages, ces lignes comme des chemins d’un continent à l’autre qui relient le ciel et la terre.

Espace 7 de l’exposition Matière(s) à voyager

Découvrez en plus sur son site internet et sur son compte Instagram.

© Photos Eric Valdenaire