Indigo ! Pour Tomoko Kitaoka, ce mot à lui seul est capable d’arrêter le temps et de laisser notre conscience dans un autre univers. L’indigo n’est comme aucune autre couleur, il se trouve à la subtile limite où le fini et l’infini se rencontrent, c’est à cette frontière que souhaite nous emmener l’artiste. L’indigo possède cette qualité extraordinaire d’exister totalement en lui-même, sans apport de compensation extérieure, en toute harmonie. Sans fatigue, notre regard plonge en lui et il nous invite à la méditation, tout comme le dessin qui pour l’artiste est une activité du présent et non une projection de l’avenir.
Elle dit : « Je marche toute seule dans le nuage. Je suis dans la brume blanche. Il n’y a que l’air blanc devant mes yeux. La visibilité est assez limitée. Je ne sais pas où je veux aller. Je n’attends rien. Je ne cherche rien. J’accepte simplement ce qui m’arrive. Je marche. Le monde est obscur mais parfois lumineux. Dans l’obscurité y a-t-il des choses qui m’attirent ? Dans la luminosité, qu’est-ce que je vois ? Puis-je tout voir ? Qu’est-ce que je ressens ? Je n’en sais rien. C’est un mystère. Le monde m’influence quand même. »
Le batik, procédé d’impression en réserve de cire, est le médium du travail de Tomoko Kitaoka. La technique, exige un geste virtuose alliant précision, régularité et souplesse qui lui permet un travail sur la ligne, d’une grande finesse graphique. Comme autant d’êtres vivants, pour elle, les lignes ont leur vie propre, sa main n’est que le véhicule de leur manifestation.
L’artiste japonaise est née à Osaka au Japon. Après des études en littérature anglaise et américaine à Kyoto, elle se dédie à la création en explorant les matériaux et la teinture naturelle et le batik indonésien. Un Master en Arts Visuels à la Sorbonne en 2011 l’emmène à Paris où elle s’installe pour continuer sa recherche artistique.
Espace 8 de l’exposition Matière(s) à voyager
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